La nuit de Nemo avait été étrange. Il s'était passé tellement de choses, la veille... Son arrivée au château, sa rencontre avec les deux directrices, l'étrange chapeau qui lui avait dit qu'il était une serre de corbeau et que c'était sa nouvelle maison, sa rencontre avec l'extravagante madame Beauchamps, la salle commune et ses étoiles... Et les escaliers ! Et le gamin avec des ciseaux ? À son réveil, il avait suivi le mouvement de foule qui descendait les trop nombreuses marches, vers une immense salle au plafond chargé des pluies de novembre, où il avait pris son petit déjeuner. C'était son premier choc culturel. Visiblement, les anglais mangeaient beaucoup d'aliments salés au petit déjeuner ? À Beauxbâtons, il prenait tout le temps des crêpes avec un peu de sucre. Il y avait bien des petits pains qui semblaient corrects, mais l'odeur des harengs et du bacon lui coupèrent l'appétit. Il attrapa quand même une pomme qu'il fourra dans sa poche, et sortit de table à peine quelques minutes après s'y être assis. Tout autour de lui n'était qu'un brouhaha qui n'arrivait pas à décoder : la rentrée des vacances d'Halloween bruissait des histoires que les élèves n'avaient pas eu le temps de raconter à leurs camarades.

Plutôt que de lui faire visiter elle-même le château, comme elle l'avait promis aux directrices, Violette avait plutôt décidé de faire en sorte que deux préfètes s'en charge à sa place. Visiblement, elle était du genre à déléguer ce qui ne lui semblait pas digne d'intérêt.
Il suivit donc ses instructions, et alla se mettre debout près de la porte d'entrée de la salle à manger. Il ne savait pas qui attendre, à dire vrai. Il espérait juste que Violette n'avait pas oublié de prévenir les préfètes en question... Il se força à sourire malgré son anxiété : c'était un nouveau départ, et une nouvelle aventure ! Les élèves ne l'évitaient pas comme à Beauxbâtons, ce qui était quelque chose de très rassurant. Maintenant, il allait devoir faire en sorte que ça reste comme ça.
Son sourire en place, il arrangea rapidement sa robe noire, et, planté sur ses pieds comme une statue mal fagotée, il attendit.